En termes de prêts hypothécaires contractés, l’année 2019 est celle de tous les records. Mais les règles du jeu sont en train de changer … Quelles seront les implications en 2020 ?
Selon le Trends Tendance, la somme de l’ensemble des prêts hypothécaires dépasse actuellement les 230 milliards d’euros, soit 61 % du PIB belge. En effet, pour un montant total de près de 42 milliards d’euros, 310.000 contrats hypothécaires ont été conclus dans le courant de l’année 2019 : un record ! Parmi ceux-ci, le nombre de prêts à quotité supérieure à 90 % du prix d’achat d’un bien immobilier augmente sans cesse. C’est également le cas des crédits visant à acquérir une résidence secondaire. Ceux-ci représentent aujourd’hui plus de 12,5% du total des crédits accordés.
Des taux d’intérêt historiquement bas, des emprunts facilement accordés ainsi que des rendements locatifs généreux sont notamment à l’origine de ce phénomène.
Redoutant l’endettement des ménages belges, la Banque Nationale a pris la décision d’endurcir les conditions d’octroi de prêts ; et particulièrement ceux destinés à l’investissement immobilier, c’est-à-dire à la mise en location des biens achetés.
Ainsi, depuis le 1er janvier 2020, l’emprunt contracté ne peut dépasser 90 % du prix total d’achat du bien immobilier. En d’autres termes, l’acquéreur se voit obligé de payer en fonds propres 10 % de la valeur du bien acheté, en plus des droits d’enregistrement et frais notariés. Admettons que vous désirez acheter un appartement d’une valeur d’achat de 200.000 € : votre emprunt se limitera à 180.000 € et vous serez contraints de payer 20.000 € de votre poche, en plus des frais.
Pour les biens destinés à être loués, les règles sont à présent d’autant plus strictes puisque l’investisseur devra s’acquitter d’au minimum 20 % de la valeur d’achat du bien, hors frais. Pour un appartement d’une valeur de 200.000 €, il devra donc financer 40.000 € en fonds propres.
Selon les spécialistes, ces mesures n’auront toutefois aucun impact significatif sur les taux d’intérêt. En revanche, si les crédits destinés à l’investissement locatif sont réduits, elles permettront de limiter une potentielle hausse des prix de l’immobilier.
Dû à l’endurcissement des conditions d’octroi de prêts hypothécaires, certains projets immobiliers ne seront certainement plus finançables. Toutefois, les spécialistes ne s’attendent pas à un bouleversement majeur du marché de l’investissement locatif. Même si le chemin sera plus périlleux, il sera toujours possible d’acquérir plusieurs appartements pour les mettre en location.
De plus, les nouvelles mesures en vigueur en 2020 permettront d’une part d’éviter l’endettement des ménages belges ; et d’autre part, de plafonner les prix de l’immobilier.